Editorial de septembre 2001
11/09/2002

Sur ce 11 septembre, nous avions décidé d'aller contre la maladie de la commémoration. Non par provocation, mais par souci d'exactitude. De ne pas céder aux flots d'images émouvantes, afin de donner une vision véritablement internationale de l'actualité. Car, pour les Sri-Lankais, l'événement, c'est d'abord le début prochain des négociations entre les autorités et les rebelles tamouls, après six mois de cessez-le-feu. Pour les Argentins, l'actualité est avant tout de nourrir sa famille et de ne pas se faire dépouiller ou kidnapper au coin de la rue. Bien entendu, l'actualité allemande, c'est un combat électoral et un certain désenchantement, que reflète la presse d'outre-Rhin. L'actualité en Tunisie, ce ne sera pas, malheureusement, le prix Sakharov que viennent de décerner les parlementaires européens à l'éditrice Sihem Bensedrine, la courageuse porte-parole du Comité national pour les libertés en Tunisie, puisque le régime du président Ben Ali se moque bien du prix Sakharov et continuera d'étouffer tout mouvement d'opposition.

Ainsi, nous avions décidé, alors que le battage du 11 septembre battait son plein, de parler peu de New York, mais finalement nous avons fait deux exceptions. Avec la BD d'Art Spiegelman, l'auteur de Maus (qui se poursuivra la semaine prochaine). Et avec un beau texte signé Frank McCourt. L'auteur des Cendres d'Angela rapporte d'ailleurs ces propos d'un New-Yorkais : “Les attentats nous hantent encore, et tous ces discours sur les cérémonies du souvenir ne suffiront pas.”

Auteur :
Courrier International

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