Organisation contre l'impérialisme américain.

Nike Et Les Droits De l'Homme
28/01/2004

Nike fait partie de ces multinationales qui produisent dans le tiers monde pour vendre dans les pays développés, les deux tiers de sa production proviennent d'Indonésie, du Vietnam et de Chine. Ses ventes 6,4 milliards de dollars en 1996 avec 553 millions de profits nets s'effectuent à 63 % aux États-Unis, dont chaque habitant investit en moyenne 120 F par an dans des chaussures Nike contre 24 F pour un Japonais et 0,03 centimes pour un Chinois.
En sous-traitant 99 % de sa production en Asie, où 75 000 personnes produisent les légendaires chaussures de sport, Nike a délibérément choisi de piétiner les plus élémentaires règles sociales édictées par l'Organisation internationale du travail (OIT). En Indonésie, 6 500 ouvriers travaillent pour Nike 60 heures par semaine, avec des pointes à 97 heures. Chaque ouvrier est tenu de produire 350 paires de chaussures par mois, d'une valeur de 30 000 dollars au détail, pour un salaire de 40 dollars. Le salaire annuel cumulé des ouvriers indonésiens représente moins de la moitié des appointements des treize membres du conseil d'administration de Nike soit 5,2 millions de dollars. D'une manière générale, la part du salaire de l'ouvrier indonésien, ou chinois, dans la fabrication d'une paire de chaussures équivaut à une fourchette de 0,2 % à 0,8 % du prix de vente, soit quatre fois moins que les seuls dividendes versés aux actionnaires.
Philipp Knight s'est d'abord installé au Japon, puis en Corée du Sud puis à Taïwan. Les coûts croissants de la main d'oeuvre dans ces pays dont les économies se sont progressivement orientées vers des produits à haute valeur ajoutée l'ont tout naturellement amené à se tourner vers la main d'oeuvre abondante et bien moins onéreuse des masses chinoises, vietnamiennes et indonésiennes. Demain, une fois la Chine et l'Asie du Sud-Est " trop chères par rapport au marché ", Nike se délocalisera peut être en Afrique...

Auteur :
Le Monde

Retour