Organisation contre l'impérialisme américain.

Pax Americana
28/01/2004

Les Américains règnent sur le monde, tant économiquement que militairement, et ce ne sont pas les légères prises d'indépendance de l'Europe qui vont y changer durablement quelque chose, bien qu'actuellement l'opposition de l'Allemagne et de la France vis-à-vis des intentions belliqueuses des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne semble gêner ces derniers.

Il faut savoir que si la situation est ainsi, c'est parce que l'Europe l'a, sinon voulu, du moins accepté : à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, constatant que le rôle de police du monde qui lui était attribué engendrait trop de rapports de force, donc de risque de guerre, l'Europe a laissé le leadership aux Etats-Unis, du moins sur le plan militaire ; ils ont su ensuite, grâce à l'implantation qui lui était offerte sur le vieux continent, s'imposer économiquement. Seule l'Angleterre et la France ont conservé un peu d'indépendance en calquant ses décisions sur le Géant pour l'une, et, pour l'autre, en se dotant de la force nucléaire, en tentant de maintenir sa colonie d'Indochine, en se faisant admettre dans le club très privé des membres permanents de conseil de sécurité de l'ONU, en créant le C.N.E.S, coeur de l'Europe spatiale actuelle, en gardant des rapports privilégiés avec la plupart des pays d'Afrique, décolonisés (d'aucuns diront abandonnés) un à un, en sortant même, durant une courte période de l']OTAN. La liste est encore longue de ce qui fut entrepris, principalement par le Général De Gaulle, pour s'éloigner des U.S.A.

Si, à l'heure actuelle, on fait un constat rapide de la situation mondiale, on se rend facilement compte que l'attrait de l'argent et du pouvoir l'ont rapidement emporté sur les bonnes intentions de l'ONU. Le but de cette organisation est (entre autres) de régler les conflits, principalement par la discussion. Or, les résolutions de cette organisation sont (trop) souvent lettre morte, soit à cause du manque de médiatisation de certaines guerres (combien de personnes savent que la République Centrafricaine est déchirée par un conflit ?) qui empêche la mobilisation de l'opinion publique souvent nécessaire à une action, soit à cause du fait qu'un règlement du conflit impliquerait trop un pays, ou contrarierait ses intérêts.

C'est ainsi que l'Intifada s'éternise en Israël ; que les Etats-Unis menacent de passer outre les décisions de l'ONU au sujet de l'?Irak si ces dernières ne leur conviennent pas ; qu'ils ont aussi brisé en une semaine les résultats positifs que les voisins de la Corée du Nord avaient obtenus pour un adoucissement progressif du régime de Pyongyang, afin d'éviter une décommunisation brutale, à l'Allemande ; que des conflits sanglants sont totalement ignorés, j'en passe et des meilleures.

Ce serait si beau si le Moyen-Orient vivait en paix...
Malheureusement, cela doit pour le moment rester au rang d'utopie, les enjeux sont trop importants. Il y a des deux côtés, une majorité de personnes, lasses de la guerre, qui aspirent à une solution pacifique, mais qui restent passives, car elles ne peuvent ou ne veulent rien faire. Une minorité milite ouvertement pour la paix, mais elle est muselée violemment (pensée à Yitzhak Rabin), enfin, il y a les extrémistes, dont la seule réponse à la violence est la violence, et qui sont à la base de ce conflit qui dure depuis des décennies. Ce serait pourtant si simple et si efficace si le président américain tapait bien fort du poing sur la table en disant maintenant on fait comme je dis et on fait la paix, on sourit et on est heureux. En admettant que le congrès, ainsi que les alliés, suivent, le président auteur de cet acte pourrait mettre une croix sur un éventuel deuxième mandat : il décevrait les industriels construisant les armes vendues à Israël depuis l'embargo sur les mirage 5 déclaré par le général De Gaulle en 1967, ainsi que nombre d'électeur juifs et pro-Israéliens, dont le nombre est plus important que celui des Juifs vivant en Terre Sainte.

Mais pourquoi diantre un pays d'Europe ne règlerait-il pas la crise ? Ne dit-on pas que la France est le pays des droits de l'Homme ? Il faudrait pour cela que la France s'assure des appuis diplomatiques importants, et qu'elle aie de quoi appuyer ses arguments de manière frappante, et ce n'est pas notre armée en cours de reconstruction (assurer une place diplomatique importante à la France ne semble pas avoir été le souci principal du précédent gouvernement) qui peut nous permettre de nous livrer à de telles actions.

Ce serait beau si l'Irak accédait à un gouvernement démocratique sans passer par la guerre, ce qui éviterait peut-être l'apparition d'un chaos tel que c'est le cas en Afghanistan. Cela éviterait aussi la création d'un gouvernement fidèle à Washington, pression supplémentaire sur la Palestine et les pays arabes qui auraient l'audace de ne pas se trouver d'accord avec les USA, et réserve non négligeable de pétrole qui desserrerait l'un des derniers freins à la toute-puissance Américaine.

Vainement, l'Allemagne la Belgique et la France ont fait bloc, et ont tenté de promouvoir la solution pour moi la plus intelligente : la discussion. Membre permanent du Conseil de sécurité, la France aurait toujours pu opposer son veto à une résolution favorable à une action unilatérale Anglo-Américaine, mais les coalisés se sont passées de l'aval de l'ONU et pratiquent gaiement la chirurgie au sabre avec des missiles dont un journaliste Allemand a très justement signalés qu'ils avaient des kilomètres de portée, et quelques mètres de précision, et malheureusement quelquefois l'inverse...

Auteur :
Kamikazee

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