Organisation contre l'impérialisme américain.

Une ville test, pourquoi pas ?
28/01/2004

Complément du dossier sur l'Europe

On parle souvent des dégats causés par les villes, nuisances sonores, pollution, manque d'espace, pas assez de verdure, entreprises polluantes, évacuations des eaux malsaines et inéfficaces, parkages des populations les plus pauvres dans des hlms, mauvaise disposition etc... Mais en creusant un petit peu, quel est le réel problème ? Cela est-il vraiment une fatalité ?
Je pense que non. Nous passons notre temps à reconstruire du neuf sur du vieux, à rénover, à agrandir, alors qu'il serait si simple de construire du neuf et d'adapter les villes au monde moderne. Imaginons un instant que l'on veuille construire une ville de 5000 habitants entièrement neuve, nous pourrions alors faire du centre ville un bois, mettre plus de verdure dans le lot, tracer des lignes de tramway parfaitement déservie. Pourquoi ne pas construire une ville sans voiture, dans laquelle seuls vélos, skate board, rollers seraient utilisés? Une simple ville test qui nous permettrait d'évoluer dans la lutte contre le stress, la pollution etc...
Chaque personne possédant une automobile dépense environ 1000 francs par mois pour essence, réparations etc... Une ville sans voiture serait une élévation considérable du niveau de vie de ses habitants, et si chacun est obligé de prendre les transports en commun, alors ceux-ci verront une forte diminution des tarifs, sans parler de la forte sécurité des transports en commun par rapport aux voitures.
Bien-sûr, peu de gens sont prêts à délaisser leur voiture, mais ne me dîtes pas qu'il n'y a pas cinq milles marginaux dans toute l'Europe pour s'y essayer...

Pourquoi pas une ville européène, habitées par des citoyens de tous les pays ? Et si cela est neuf, alors pourquoi ne pas vendre la première maison à un arabe, la seconde à un français, la suivante à un asiatique, une autre à un ouvrier, celle d'à côté à un patron etc... De cette façon, chacun pourrait mieux se connaître, apprendre à accepter les autres, leurs coutumes, connaître de nombreux milieux sociaux et refuser le regroupement par classe, religion, origine, communauté. Et pourquoi pas une ville entièrement praticable pour les handicapés, une ville dans laquelle ils pourraient évoluer en toute aisance ?

Je cite ici mes propres idées, mais je suis sûr qu'à l'instant, des centaines fleurissent dans vos esprits, et une synthèse de toutes ces idées permettrait en quelque sorte de créer la ville "idéale", une ville dans laquelle il fait vraiment bon vivre, une ville village et je suis sûr qu'après cette première ville test, il n'y aura plus que les marginaux qui voudront y habiter. Et à chaque nouvelle ville, de meilleures améliorations, car ont peu toujours faire mieux. Bref, un monde parfait, du moins, un monde tendant à être parfait.

Cette idée n'est pas nouvelle, mais n'a jamais été appliquée. Et pourtant, elle est loin d'être inapplicable, cela consiste juste à faire quelquechose d'entièrement neuf pour jouir de toutes les technologies contemporaine permettant un meilleur agencement des bâtiments.
Je cite donc Descartes pour la fin de cet article :

J'étais alors en Allemagne, où l'occasion des guerres qui n'y sont pas encore finies m'avait appelé; et comme je retournais du couronnement de l'empereur vers l'armée, le commencement de l'hiver m'arrêta en un quartier où, ne trouvant aucune conversation qui me divertît, et n'ayant d'ailleurs, par bonheur, aucuns soins ni passions qui me troublassent, je demeurais tout le jour enfermé seul dans un poêle, où j'avais tout le loisir de m'entretenir de mes pensées. Entre lesquelles l'une des premières fut que je m'avisai de considérer que souvent il n'y a pas tant de perfection dans les ouvrages composés de plusieurs pièces, et faits de la main de divers maîtres, qu'en ceux auxquels un seul a travaillé. Ainsi voit-on que les bâtiments qu'un seul architecte a entrepris et achevés ont coutume d'être plus beaux et mieux ordonnés que ceux que plusieurs ont tâché de raccommoder, en faisant servir de vieilles murailles qui avoient été bâties à d'autres fins. Ainsi ces anciennes cités qui, n'ayant été au commencement que des bourgades, sont devenues par succession de temps de grandes vines, sont ordinairement si mal compassées, au prix de ces places régulières qu'un ingénieur trace a sa fantaisie dans une plaine, qu'encore que, considérant leurs édifices chacun à part, on y trouve souvent autant ou plus d'art qu'en ceux des autres, toutefois, à voir comme ils sont arrangés, ici un grand, là un petit, et comme ils rendent les rues courbées et inégales, on dirait que c'est plutôt la fortune que la volonté de quelques hommes usants de raison, qui les a ainsi disposés. Et si on considère qu'il y a eu néanmoins de tout temps quelques officiers qui ont eu charge de prendre garde aux bâtiments des particuliers, pour les faire servir à l'ornement du public, on connaîtra bien qu'il est malaisé, en ne travaillant que sur les ouvrages d'autrui, de faire des choses fort accomplies. Ainsi je m'imaginai que les peuples qui, ayant été autrefois demi-sauvages, et ne s'étant civilisés que peu à peu, n'ont fait leurs lois qu'à mesure que l'incommodité des crimes et des querelles les y a contraints, ne sauraient être si bien policés que ceux qui, dès le commencement qu'ils se sont assemblés, ont observé les constitutions de quelque prudent législateur. Comme il est bien certain que l'état de la vraie religion, dont Dieu seul a fait les ordonnances, doit être incomparablement mieux réglé que tous les autres. Et, pour parler des choses humaines, je crois que si Sparte a été autrefois très florissante, ce n'a pas été à cause de la bonté de chacune de ses lois en particulier, vu que plusieurs étaient fort étranges, et même contraires aux bonnes moeurs; mais à cause que, n'ayant été inventées que par un seul, elles tendaient toutes à même fin.

Discours de la méthode - René Descartes (1637) - Seconde partie.

Auteur :
Hellway

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