Avant d'être une avalanche de chiffres, de tableaux et de courbes, la mondialisation de l'économie, c'est d'abord le café du matin, importé par bateau de Colombie ou d'Argentine, lyophilisé et mis en boîte en Allemagne, transporté en train jusqu'à Rueil-Malmaison, puis redistribué ensuite par la chaîne de supermarchés avant de venir dans votre tasse. Ce sont les oranges, venues d'Israël ou d'Espagne, que je mangerai ce soir, l'essence de ma voiture, venue d'Arabie Saoudite, ou de mer du Nord, par pipe-line ou pétrolier. Ce sont mes chaussures fabriquées en Italie, l'ordinateur personnel sur lequel je frappe cet article dont les composants viennent de l'autre bout de la planète. Avant d'être sur ma table, dans mon assiette ou sur mon corps, la plupart des produits que j'utilise et consomme ont parcouru des milliers de kilomètres, sont passés par des mains d'ouvriers asiatiques ou de dockers africains. Ces hommes, je ne les connaîtrai jamais et eux m'ignorent. Pourtant, une maigre fraction de ce que j'ai payé servira à nourrir leur famille, peut-être à acheter une paire de lunettes qui se fabrique à quelques pas de chez moi. Tous ces produits ont fait l'objet de transactions commerciales entre quelques firmes suédoises, indonésiennes ou françaises...
L'économie mondiale, c'est ce maillage indissoluble de matières premières, de produits, de capitaux, et surtout d'hommes et de femmes qui invertissent, produisent, vendent, achètent, transportent et enfin consomment. Au-delà des produits et des capitaux, l'économie mondiale, c'est aussi par voie de conséquence des images qui voyagent (la série américaine à la télévision), des modes de consommation qui se répandent (blue-jean, Coca-Cola ou cuisine chinoise), des hommes et des idées qui circulent.
Extrait de "La mondialisation de l'économie, tendances et mutations", Sciences Humaines, n°14, février 1992. par A. Winberg
Voilà ce qu'est la mondialisation dans le sens propre du terme. Cela paraît assez bénéfique pour le monde cette mondialisation, et ça l'est, mais ce qu'il faut craindre, c'est les conséquences qui tendent à l'accompagner. Car avec la mondialisation, d'autres phénomènes s'installent.
Tout d'abord, la mondialisation des cultures. La mondialisation des cultures pourrait elle aussi être bénéfique pour le monde, mais ce n'est pas le cas. Avez-vous déjà vu un film indien à la télé ? Non ! Les films que vous voyez sont américains, made in Hollywood. Pour la généralisation des modes de consommation, c'est Coca-Cola, Mac Donald, etc... Mais personne n'entend parler des cultures africaines en France ? Si ont regroupe, en France, les kebabs, restaurants chinois, turcs, etc... Ceux qui proposent une réelle découverte du monde, des cultures différentes de la notre, dépasseraient-ils le nombre de Mac Donald's qui polluent notre territoire ? Encore, si Mac Donald proposait une réelle visite de la culture américaine, de leur façon de cuisiner (à supposer qu'ils en aient une...), mais ce n'est pas le cas. Tout ce qu'ils proposent, c'est la découverte de la bouffe à la "va vite !!!". Et c'est la même chose pour toutes leurs entreprises ! Pourquoi ? Ma réponse est que le fait que la société américaine devient de plus en plus mondialisée les rends insensibles aux cultures des autres pays et même de la leur !!! Leur attrait vis-à-vis de l'argent leur à fait oublier leur culture. Leur besoin d'exporter, de vendre, les a obligé à vendre des choses sans fond, sans histoire. Mais les américains ne sont pas les seuls, par exemple, le Japon, on peut dire que leur culture est intéressante, pensez-vous qu'acheter une Yaris (voiture se voulant française... c'est dire...) vous permettra de découvrir leur culture ? Mais la mondialisation culturelle n'est pas le seul fléau qui s'abat sur le monde, il y a pire, la centralisation des capitaux et la prise de pouvoir de l'économie.
En effet, la mondialisation s'accompagne d'une prise de pouvoir de l'argent sur la politique. A l'heure actuelle, une décision politique, n'as plus vraiment d'importance si l'on considère le pouvoir qu'ont certaines entreprises. Jusqu'à présent, dans chaque pays, la politique avait assez de pouvoir pour imposer sa volonté. Et la politique est la démocratie, puisque c'est le peuple qui la constitue. Mais aujourd'hui rien n'est comme avant : General Motor à un chiffre d'affaire supérieur au PIB du Danemark et Toyota a un chiffre d'affaire supérieur à celui du Portugal. Aujourd'hui, une décision politique n'a que peu de valeur face à la politique commerciale d'une multinationale. Aussi, les investissements à long terme sont négligés. Par exemple, l'Eurotunnel, cette entreprise ne rapporte quasiment rien, et est plutôt déficitaire. Mais dans 10 ans, celle-ci rapportera gros, et quel progrès pour l'Europe !! Ce tunnel permet une accélération des échanges commerciaux avec l'Angleterre jusqu'alors boudés par la France. L'Allemagne est notre premier partenaire commercial car ce n'est pas une île, imaginez que notre second bras droit soit le Royaume-Uni ! Mais, ce genre d'investissement n'intéresse pas les multinationales qui, elles, préfèrent le court terme et les bénéfices immédiats !! Par exemple, aux USA, les entreprises doivent rendre compte tous les trois mois de leur situation financière, ainsi, ils leurs faut des résultats économiques rapidement.
L'OMC, se doit de gérer cette mondialisation, selon ces règles :
C'est l'envie de réduire ces effets, mais aussi, et surtout, c'est l'association ATTAC en France et la Taxe Tobin.
La taxe Tobin c'est la thèse d'un jeune étudiant, Tobin (Université de Yale), qui lui valu le prix Nobel en 1981. Celle-ci est simple. Elle consiste à prélever une taxe sur les transactions monétaires 1%. Cependant, ce projet n'a jamais été réalisé. L'association ATTAC présidée par Ignacio Romanet correspond au cosmopolitisme, c'est à dire l'envie d'une politique planétaire. Celle-ci revendique l'application de la loi Tobin. Mais, cette fois, pour une taxe variant de 0.1 à 0.25% soit 228 milliards d'Euros. (Dette des pays pauvres: 560 milliards d'Euros ). Cette taxe permettrait d'aider les pays pauvres, de financer l'humanitaire etc..
Monaco, Liechtenstein, Suisse, Luxembourg... etc... 60 à 30 micros-territoires à la fiscalité laxiste ou inexistante qui accueillent tous les capitaux de manière illimitée et anonyme. Le blanchiment d'argent représenterai 2 à 5% du PIB des paradis fiscaux, 50% de l'argent sale (Drogue, armes etc..) passe par ces paradis fiscaux. L'évasion fiscale (fuite des impôts) représente 50% des richesses privées mondiales. Ces paradis fiscaux encouragent la centralisation des capitaux.
La solution ? Pas besoin d'être une lumière pour la connaître. Elle consiste en l'usage du seul moyen d'action qui puisse importer ces multinationales, l'argent. En effet, en tant que citoyen français, mais surtout en tant que consommateurs, il est en notre droit de jouer sur notre pouvoir d'achat. Tout d'abord, boycottez le plus possible les produits américains et aussi les produits sans appartenance, sans réelle culture ou encore, ceux qui, comme Nike exploitent les pays pauvres. Mais donnez leur chance à ceux qui encouragent les cultures les moins connues, mangez chinois, espagnol, italien, arabe etc... Et soyez curieux, interressez-vous tant que possible aux cultures qui vous sont étrangères, essayez de les comprendre, tirez-en le meilleur et vous serez alors, un bon anti-mondialiste !!!
0 commentaire :
Ajouter un commentaire
Pages
Page N°1