"La mondialisation déloyale"
Jean-Yves Carfantan
Le
commerce agricole et alimentaire mondial est fondé sur une imposture. D'un côté, les Etats les
plus riches de la planète font pression sur les pays du Sud pour qu'ils ouvrent leurs frontières,
de l'autre, ils ferment leurs propres marchés aux produits venus d'ailleurs. Les pays les plus
pauvres sont les premières victimes de ces pratiques déloyales. A quoi bon, dans ces conditions,
prétendre les aider à se nourrir eux-mêmes ?
Depuis la création de l'Organisation mondiale du commerce en 1995, la communauté internationale
tente laborieusement d'infléchir cette logique du plus fort. Premiers visés : les Etats-Unis
et l'Union européenne.
L'Europe peut impulser la création d'un nouvel ordre agricole et alimentaire mondial. A court
terme, elle devra clairement choisir : soit continuer à protéger de puissants groupes d'intérêts
à coups d'aides et de subventions, soit affronter enfin la concurrence internationale en aidant
ses paysans à répondre aux nouveaux défis sociaux et environnementaux. En optant clairement
pour la deuxième voie, les Quinze, et singulièrement la France, montreraient au reste du monde
que leur prétention à réguler la mondialisation n'est pas un vœu pieux.
Voici l'état complet de ce dossier éminemment politique, le plus crucial sans doute de ceux
qui engagent les rapports Nord-Sud à l'heure de la globalisation, présenté de façon claire,
dynamique et accessible à tous.
Editions Fayard - 11/2002
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